Once Upon a Time débarque sur M6 !
Très bonne nouvelle pour les amateurs d’univers fantastiques au scénario subtile, Once Upon a Time sera bientôt diffusée sur M6. La date reste encore indéterminée mais la chaîne commence déjà la promotion: dossier de presse et extraits vidéos disponibles sur le site M6 Replay, les moyens restent cependant modestes.
Alors pour vous convaincre de ne pas rater cette série, voici un dossier sur Once Upon a Time.
Lancée le 23 Octobre 2011 sur la chaîne américaine ABC, Once Upon a Time nous conte l’histoire d’Emma Swan, une jeune femme au caractère bien trempé, dont le destin bascule le jour où le fils qu’elle a abandonné 10 ans plus tôt vient frapper à sa porte pour lui demander son aide. L’enfant est persuadé que tous les habitants du village dont il est originaire, Storybrooke, sont des personnages de contes de fées qu’une malédiction a projetés dans une dimension sans magie et que sa mère est la clé capable de lever ce mauvais sort.

Henry, abandonné à sa naissance, vient frapper à la porte de sa mère biologique pour lui demander son aide
La pragmatique Emma pense, dans un premier temps, que le petit Henry est pourvu d’un fort sens de l’imagination. Dotée d’une aptitude à déceler le mensonge, elle sent bien qu’il dit la vérité mais préfère penser que l’enfant se perd dans son imaginaire comme beaucoup d’enfants de son âge. Elle décide donc de le racompagner jusqu’à chez lui. Mais arrivés à Storybrook, Emma perçoit des choses étranges. Cette ville et ses habitants l’intriguent. La mère adoptive d’Henry, qui est aussi Maire de la ville, semble cacher quelque chose. Elle décide donc de rester un peu plus longtemps pour déméler cette affaire.
Les habitants de Storybrooke n’ont aucun souvenir de qui ils étaient avant que la malédiction ne soit lancée, mais concervent bien souvent leurs traits de caractère. Ainsi, la méchante Reine à l’origine de ce malheur devient Maire de la ville, et Jiminy Crocket, personnage moralisateur, se retrouve psychologue. Une multitude de détails font sourire. Des indices ou symboles sont disséminés au fil de l’histoire. Même si deviner qui est qui s’avère très amusant, Once Upon a Time possède également une dimension dramatique. Entre les machinations diaboliques du Maire et les flashbacks de chaque personnage, les situations tragiques ne manquent pas.
En dehors de l’intrigue bien ficelée, l’intérêt de cette série réside dans son esthétique. L’action présente se déroule en huis-clos, dans le village de Storybrooke. Les décors sont assez simples dans l’ensemble, mais certains lieux se démarquent.
Tout d’abord l’appartement de Mary Margaret, alias Blanche Neige. Dans l’esprit « loft industriel destroy » avec ses briques apparentes aux murs, ses poutres en bois, et son mobilier de récupération. Bien que la surface soit importante, il s’y dégage un sentiment de pauvreté et de passéisme.

Les poutres en bois, le parquet, les pierres sur les murs et l’échelle rappelent la chaumière des 7 Nains
Le mélange de pierre et de bois évoque la chaumière des 7 Nains, et la multitude d’oiseaux décorant le loft nous dit que Mary Margaret partage avec Blanche Neige son amour pour les volatiles. L’un d’eux se révèle particulièrement important: le merle, présent sur le tag publicitaire portant la mention Original Liquid & Paste Grate Polish Black Bird. Appelé Druide Noir en gaélique, son chant est l’annonce d’un changement, d’une transition. Celui qui entend son appel sera emporté dans un endroit enchanté où lui seront dévoilés tous les mystères de la vie.
Sur la bibliothèque basse, divers objets sont disposés sous des cloches de verre, tels des trophées. Et pour cause, ces bibelots ne sont pas anodins : ils ont tous une signification symbolique. La clochette et le couple de porcelaine rappellent bien évidément le mariage de Blanche Neige et du Prince Charmant. Le flacon renvoie au moment où Blanche Neige a bu la potion contre l’amour. L’accumulation d’horloges et de cloches de verres soulignent l’emprisonnement à la fois physique et temporel dont sont victimes les habitants de Storybrooke. Nous pouvons aussi noter une sorte de mise en abime des cloches : la cloche de verre qui vient recouvrir celle de métal. Ce système de poupées russes emboîtées à l’infini, apporte un côté tragique : s’échapper d’un monde et rester prisonnier malgré tout.
Un autre lieu intéressant de part son esthétisme et son allégorisme : la maison de Regina Mills qui, comme le laisse deviner son prénom, n’est autre que la Reine maléfique. Loin de tomber dans la caricature avec des têtes de morts et autres signes diaboliques, la résidence du Maire se démarque par sa froideur apparente et son côté antagonique. Le bureau de Regina a été créé par le décorateur en chef, Mark Lane, dont la volonté était de concevoir un lieu qui traduise parfaitement le caractère et les sentiments de la Méchante Reine.
Exclusivement composé d’éléments noirs et blancs, à l’exception des pommes rouges, cet endroit fourmille de détails symboliques. Tout d’abord le papier peint sur lequel figure des branchages rappelant la forêt des contes de fées, forêt qui failli être le tombeau de Blanche Neige. Lorsque la caméra fait un tour à 360°, le motif donne l’illusion d’une prison avec ses barreaux. Une façon pour le Maire de faire sentir à ses invités qu’elle est la maîtresse des lieux. Ce sentiment est renforcé lorsqu’elle sort son énorme trousseau de clés anciennes. Mais plus nous avançons dans l’histoire de Regina, plus nous nous demandons si cette geolière n’est pas elle-même emprisonnée. Elle qui adore avoir le contrôle sur tout, possède t-elle la clé de son propre bonheur ?
Certains détails viennent contrebalancer la sévérité de ce lieu. Au premier regard, le décor peut paraitre froid et impersonnel. Cependant, il suffit de prêter attention aux objets pour découvrir un autre aspect de la personnalité de Regina. Parmi eux, la sculpture d’un cheval blanc éclairée par un spot. Cet animal est un élément très important du passé de la jeune femme. C’est en secourant Blanche Neige, dont le cheval s’était emballé, qu’elle fait la connaissance du Roi qui deviendra son époux contre sa volonté. L’homme avec qui Regina voulait passer sa vie, celui dont elle était follement amoureuse, était écuyer.
D’autres bibelots font écho à son passé et à son amour perdu. La reproduction de la statuette Psyché Ranimée par le Baiser de l’Amour par Antonio Canova, qui trône sur le guéridon à côté du fauteuil, révèle la part de romantisme derrière la froideur. Lourd de sens, cette scène figée dans la pierre raconte le mythe de Psyché, jeune fille d’une beauté rare, chargée par la déesse Aphrodite de rapporter des enfers une mystérieuse flasque à ne surtout pas ouvrir. La curiosité l’emportant, Pysché brave l’interdit et de cette flasque s’échappe une fumée qui la fait tomber dans un sommeil profond, proche de la mort. Son bien-aimé Cupidon, la voyant étendue sans vie, l’enlace tendrement et la réveille d’un baiser magique. Happy End ! Comme dans les contes de fées, les amants sont sauvés grâce au pouvoir de l’amour. Une fin heureuse qu’aurait souhaité Regina avec son bel écuyer. Un regret mis sous projecteur comme une punition qu’elle s’infligerait.
Car cette version de la Méchante Reine n’est pas aussi manichéenne que celle des contes. Regina est un personnage fait d’obscurité mais aussi de lumière. Partagée entre les deux à la façon du décor : noir et blanc, austère et romanesque.
C’est l’esprit de cette série. Bien que prenant sa source dans les contes de tous horizons, Once Upon a Time apporte sa propre vision. Une vision moderne, réfléchie et divertissante.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Quels sont les détails qui vous ont fait sourire ?
À noter, la présence des acteurs Jennifer Morrison (Dr. House), Robert Carlysle (Stargate Universe, Trainspotting, The Full Monty), David Anders (Alias), Raphael Sbarge (Dexter, Prison Break)