In the Flesh : the zombie next door*
Que feriez-vous si un jour, un être disparu cher à votre cœur revenait frapper à votre porte sous la forme d’un zombie ?
Dans sa nouvelle série In the Flesh, Dominic Mitchell nous apporte un point de vue original et sensible, celui des revenants.
En 2009, les morts ont commencé à sortir de leur tombe, semant panique et bouts de cervelles sur leur passage. L’origine de ce mal reste inconnu mais plusieurs années après sa prolifération, les scientifiques sont parvenus à trouver un traitement permettant de relancer certaines fonctions du cerveau des zombies, leur redonnant ainsi une conscience et mettant un terme à leur envie de chair fraîche.
Les patients atteints du « syndrome de mort partielle » (Partially Diseased Syndrome) transitent par un centre de réinsertion où ils reçoivent leurs injections journalières et suivent des thérapies de groupe façon Zombies Anonymes pour les aider à accepter leur condition.
Kieran, adolescent et revenant sous traitement, est le maillon central de cette série.
Dans le premier épisode, le jeune homme termine sa thérapie doit rentrer auprès de sa famille. Ses parents bien qu’extrêmement contents de retrouver leur fils, prennent mille précautions pour le cacher aux yeux de leurs voisins. Car dans la petite bourgade de Roarton, les habitants sont farouchement opposés à la réinsertions de ces malades. Et pour cause. Pendant l’invasion, l’armée n’ayant pu être présente pour défendre leurs concitoyens, les gens se sont organisés en milices. La commune de Roarton a fondé les FHV, Forces Humaines Volontaires, pour traquer et tuer les zombies. La colère et la tristesse d’avoir perdu des amis dans la bataille, ainsi que le fanatisme religieux font qu’aujourd’hui encore ils continuent la chasse et menacent de tuer tous les PDS qui reviendraient s’installer dans leur village.
Bien que cette série soit de l’ordre de la fiction surnaturelle, les problématiques se retrouvent dans notre quotidien.
Le jeune Kieren, doit faire face à plusieurs conflits : pour ménager ses parents il tente de leur faire oublier son état. Heureusement, le gouvernement a pensé à tout. Pour que les patients puissent se re-sociabiliser correctement, il faut qu’ils se fondent dans la masse, et c’est là qu’intervient le kit de maquillage fourni par le centre médicalisé ! Un peu de fond de teint sur la peau cadavérique, des lentilles pour redonner une forme normal à la pupille, et le tour est joué !
Pour faire davantage illusion, Kieren assiste aux repas bien qu’il ne mange plus, se pose devant son assiette remplie, prend ses couverts et simule. Entre deux fausses déglutissions, il complimente ses parents sur la qualité des plats.
Tout se passerait bien, dans le moins pire des mondes, s’il n’y avait pas ces injections quotidiennes obligatoires qui entraînent des effets plutôt désagréables, des flashback de l’époque zombie primitif. La culpabilité ronge Kieren qui repense aux personnes qu’il a adoré dévorer.
Jem, sa petite sœur ne perd pas une occasion de le lui rappeler. Soldat du FHV elle est tiraillée entre sa loyauté pour la milice et ses sentiments pour son frère. Elle sait que le dénoncer lui serait fatal. Car après que le gouvernement ait donné son feu vert pour renvoyer les PDS dans leur famille, la paranoïa a envahi Roarton. Les voisins s’épient, se dénoncent. Le premier ministre en visite botte en touche et ne parvient pas à rassurer les villageois qui craignent de voir les effets des médicaments s’estomper ou des patients arrêter leur traitement.
La femme du voisin d’en face fera les frais de cette psychose, traînée hors de sa maison comme un animal et abattue sous les yeux de Kieren.
Ce rejet fait les affaires d’un gourou zombie qui prône sur internet la suprématie des revenants en s’appuyant sur des versets bibliques.
L’acceptation des différences, la rédemption après d’horrible crimes, autant de thématiques qui trouvent un écho dans notre société. Sommes nous prêts à donner une seconde chance aux criminels qui ont payé leur dette à la société ? Jusqu’où pousser le principe d’égalité ? Les personnes atteintes de maladies mentales ne sont pas jugées responsables de leurs actes aux yeux de la loi mais serions-nous tous à l’aise de si l’une d’entre elle, déclarée saine après un traitement, venait s’installer dans notre voisinage ?
Voici la campagne de communication virale lancée par la BBC, présentée sous la forme de 3 mini-guides vidéo pour survivre à l’invasion zombie :
In the Flesh
Créée par : Dominic Mitchell (2013)
Avec : David Walmsley, Emily Bevan, Harriet Cains
Nationalité : Britannique
Nombre d’épisodes sortis à ce jour : 2/3