« A l’évidence, il n’y a pas que dans les milieux défavorisés que l’on trouve des délinquants ! »
Medhi et Akim entrent menottés dans le box des prévenus. La vingtaine, dans leur costumes sombres, fringants. Seul détail discordant, la broussaille sur leurs joues, laissée par les deux jours de garde à vue. Les deux jeunes hommes, nés à Casablanca, sont issus de familles aisées. « Et pourtant on dirait qu’on ne vous a pas appris les bonnes manières !’ s’exclame Mme La Procureure. La Présidente annonce les charges retenues : « Violence en réunion en état d’ivresse ».
Tout a commencé le samedi soir précédent, en revenant d’une fête trop arrosée. Les deux acolytes, forts de leur bravoure alcoolisée, s’étaient empressés de griller la fille d’attente de la station de taxi. Aurélien et sa copine, protestants avec vigueur, tentèrent de raisonner Medhi et son comparse. Éméché, Medhi se jeta sur Aurélien qui tomba au sol, et lui administra des coups de pieds à la poitrine et au visage. Son ami s’en mêla. La police qui patrouillait non loin intervint. Aurélien fut transporté d’urgence à l’hôpital où il resta inconscient durant toute une journée. La Présidente prit à partie Medhi. « Vous démentez avoir frappé la victime et avoir dit, je vous cite « France pays de merde » ? Pourtant plusieurs témoins nous ont indiqué le contraire. Allons monsieur, ne me faites pas perdre mon temps ! »
S’en suit le plaidoyer de l’avocat de la partie civile. « A l’évidence, il n’y a pas que dans les milieux défavorisés que l’on trouve des délinquants ! Insulter les français et la France, alors que vous êtes voués à de grandes carrières grâce aux études que vous y avez fait. C’est pour le moins choquant. »